Le Sénateur Claude Malhuret vient d’interroger le ministre de l’économie et des finances sur les conséquences du vote de l’article 109 de la loi de finances pour 2019, modifiant sensiblement la définition de l’abus de droit.

Pour mémoire, l’article 109 de la LF pour 2019 prévoit un assouplissement de l’abus de droit, dans la branche de fraude à la loi, pour l’appliquer aux opérations à motivation fiscale principale et non plus exclusive.

Voir notre article : « L’administration fiscale se dote d’un nouvel outil anti-abus : l’abus de droit à motivation principalement fiscale »

Cet article institue un autre étage au dispositif d’abus de droit codifié sous l’article L64 du LPF, qui viserait des opérations à motivation principalement fiscale. Plutôt que des pénalités, ce deuxième étage prévoit des règles d’assiette qui conduiraient à une requalification du schéma.

Comme le souligne le sénateur de l’Allier « les praticiens du conseil patrimonial s’inquiètent des conséquences de cette nouvelle disposition. »

« Quand et comment pourra-t-on savoir qu’un acte est « principalement » motivé par des considérations fiscales ? »

« À tout le moins, et sans attendre l’application de cette disposition aux actes réalisés à compter du 1er janvier 2020, il lui demande de bien vouloir confirmer que, comme le pensent de nombreux praticiens (notaires, conseillers en gestion de patrimoine), toute donation contenant une réserve d’usufruit au profit du donateur, réserve qui participe de la réduction de la base taxable, ne constitue nullement un acte principalement motivé par des considérations fiscales.

Il en serait également de même d’une opération d’apport de la nue-propriété à une société civile constituée par le donateur suivie de la donation de la pleine propriété des parts à ses enfants.

Ces précisions sont indispensables pour permettre aux conseillers patrimoniaux de rassurer leurs clients sur des opérations classiques qui ne peuvent certainement pas être considérées comme des schémas d’optimisation fiscale. »

Affaire à suivre...


Question écrite n° 08407 de M. Claude Malhuret